Mission Nur Vankis I - Aller

Naya avait passé une bonne partie du trajet à briefer les nouveaux soldats sur leur mission et à parler avec Lenora qui semblait un peu anxieuse...

Le reste du temps la jeune scientifique l'avait utilisé pour finaliser sa sonde modifiée, regarder le paysage qui défilait sous ses yeux et observe Wyrd piloter le HMV. Elle était toujours fascinée par les expressions du visage et en avait fait son hobby. Observer les gens, quoi qu'ils fassent et où qu'ils soient, dans le but de pouvoir déchiffrer leurs pensées ou leur personnalité uniquement grâce à leur trait du visage ou à leurs expressions.

Lorsque le HMV s'arrêta, Naya sortit de ses pensées pour regarder à l'extérieur. Elle prit une grande inspiration, murmura comme pour elle-même "c'est parti..." et ouvrit la porte du véhicule.

Une fois dehors, elle jeta un oeil à la jungle insondable qui les entourait et se tourna avec un immense sourire vers les autres passagers du HMV.

Eh bien ? Si vous voulez avoir un endroit décent pour passer la nuit, il faut se bouger !

- On se calme ...

Dit le pilote, toujours aux commandes. Wyrd regardait les différents indicateurs de l'intelligence artificielle du véhicule. Niveau de dangerosité estimé 33%. C'était vraiment la merde.

- Ou qu'on se trouve dans cette foutue jungle, impossible d'être à l'abri des bestioles qui rodent. Ça me donnerait presque envie de conduire toute la nuit. Mais quand on a une idée des monstres nocturnes ... Les trois là ...

Dit-il en désignant les soldats, d'un air nonchalant exacerbé par de nombreuses heures concentré sur la conduite.

- Faites nous une petite reconnaissance de la zone. Vous avez une demie-heure, si vous trouvez un abri sûr c'est génial. Sinon ... Je serais d'avis de dormir à tour de rôle dans le HMV. Qu'en penses-tu Naya ?

Naya étudia un instant les profondeurs sombres de la jungle qui les entourait et eut un léger signe de tête en direction de Wyrd.

Je suis d'accord, nous ne pouvons pas prendre le risque de rester séparer trop longtemps ou de nous éterniser à chercher un abri

Murmura-t-elle d'une voix lointaine. Puis, comme prise d'une impulsion, elle se dirigea vers le HMV pour récupérer la sonde. Une fois sortie, elle extirpa son mini-ordinateur de sa ceinture et le brancha à la sonde. Une fois la connection effectuée, elle reconfigura l'appareil afin que celui-ci lui envoit ses données toutes les heures, cartographiant et radiographiant de larges espaces. Elle espérait ainsi pouvoir obtenir des données satisfaisantes d'ici la fin de la mission au moins. Puis, une fois que ce fut terminée. Elle rangea son ordinateur et mit la sonde en route. Sans un bruit, la machine s'éleva au-dessus des arbres et se fondit dans l'obscurité. Petite, légère et indécelable.

Wyrd était sorti du véhicule et s'allumait une cigarette avec un calme certainement renforcé par le port de sa machinegun en bandoulière. Il ne faisait pas encore nuit, c'était certain donc ses lunettes de vision nocturne n'étaient pas utiles, mais le militaire appuya sur un des boutons dans l'intérieur de son casque faisant apparaître une visière orange semblant paramétrer les environs.

Il s'agissait d'une technologie uniquement disponible pour les militaires et qu'ils s'enorgeuillssaient de posséder : un détecteur de vie. C'était un peu la petite boutade qu'il aimait bien faire à Naya quand elle sortait tout ces bidules technologiques. Avec un léger sourire il commença à regarder partout autour d'eux durant une bonne minute, avant de s'accouder à une souche d'arbre pour couvrir la patrouille de tirs de machinegun au cas où quelque chose arrive derrière eux.

La sécurité claqua alors qu'il l'enlevait, le soldat qui sommeillait depuis longtemps dans l'officier était revenu.

- On connaît des espèces comestibles ? J'me ferais bien un 'tit méchoui moi ce soir.

… J’veux rentrer à la maison….

Les pensée de Lenora ressemblait assez à cela. Elle avait passé le voyage à discuter un peu avec Naya Galandrix, pas mal à survoler du regard des bases de données (et vive les écrans portatifs) et le reste à essayer d’apercevoir le paysage extérieur. Parce que bon on a beau avoir lu pas mal de choses sur un environnement donné, rien ne peut vraiment préparer à s’y retrouver immergé. Et encore moins à y dormir d’ailleurs, surtout quand on est susceptible de servir d’amuse gueule au premier truc à pattes venu. Ou sans pattes, aussi, éventuellement…

De toute façon, avant de dormir et de stresser pour rien, il fallait attendre le retour des trois soldats et trouver de quoi caler l’estomac du chef d’expédition qui avait des envies de méchouis. Facile à dire, pour lui, avec sa grosse machine qui faisait pleins de dégâts. Mais en même temps, un peu
de viande, ça se refuse pas. N’est ce pas ?

« Vouip on en connait : nous ! Après je sais pas. En tout cas j’ai amais trouvé de bestioles du coin dans les menus de luxe… Je propose donc de manger le premier truc qui passe et à l’air un minimum comestible. Bon, évidemment si c’est nos gardes du corps, on attendra le deuxième truc qui passera. Non ? »

Je crains que ton estomac ne doive attendre mon cher Wyrd.

Lança la scientifique, le regard fixé vers le ciel, suivant la trajectoire invisible de la sonde. Puis, elle se tourna vers le soldat et lui adressa un sourire moqueur.

Il y a en effet de quoi nourrir tout un régiment dans cette jungle mais malheureusement, nous ne sommes pas les seuls sur le coup, et je doute qu'avec un machine gun, mon pistolet et les petits points de Lenora, nous puissons avoir le dessus.

Puis se tournant vers la jeune archiviste,

Sans vouloir t'offenser bien entendu !

« Mais ils sont très efficaces mes petits poings ! Pour euh… écraser… une toute petite araignée par exemple ! Bon, pour un truc plus gros je garantis rien hein. »

Bon, en plus il allait falloir jeûner, sans même la certitude d’avoir un bon coin pour dormir. La jeune archiviste ne voulait pas découvrir la joie des tour de garde, sinon elle aurait choisi militaire en plan de carrière, pas planquée dans un bureau. Quoique qu’on mésestime souvent la dangerosité du métier de bibliothécaire, la preuve…

Et puis il commençait à faire froid. Et il commençait à faire très nuit aussi. Et il commençait à y avoir des bruits bizarres aussi, tout autour d’eux. Et Lenora recommençait sérieusement à avoir peur. Elle se releva, serrant contre elle son sac contenant entre autre son ordinateur chéri, ses bonbons, sa petite peluche et un gunschock facilement accessible. Elle fit
un sort à une de ses sucreries, attrapa son petit koala et se rapprocha de la scientifique qui attendait le retour de sa sonde.

« Tu crois qu’ils vont trouver un endroit pour dormir ce soir ? Et »

Lenora interrompit sa phrase. Il avait du bruit quelque part dans le coin. Enfin non, pas que du bruit, il y en avait tout autour, mais un bruit plus fort, et qui semblait avoir la drôle d’idée de venir vers eux. Un bruit un peu trop fort, un peu trop rapide et un peu trop non identifié à son goût… Elle attrapa la manche de la scientifique et tendit le doigt vers la direction d’où venait le bruit, à savoir quelque part derrière eux, là où rien ne surveillait…

« Tu as pas entendu comme un bruit, par là ? »

A l'instant où la jeune archiviste lui agrippa le bras, Naya porta la main à son arme. Elle n'avait pas entendu de bruit et savait que Lenora n'était pas rassurée... mais mieux valait être prudente. Elle déporta la jeune fille derrière elle dans un geste de protection et sortit son automatique. Enlevant la sécurité elle scrupta la jungle en face d'elle, tentant de déceler ce qui avait fait le bruit entendu par Lenora.

Wyrd ?

Murmura-t-elle doucement, pour lui signaler ce qui se passait.

- Mhh ?

Maugréa Wyrd qui était en train de suivre la progression du groupe en patrouille lorsque Naya lui demanda son attention. Qu'est-ce qui se passait encore ? Plutôt que de se retourner, il pivota autour de la souche d'arbre pour se retrouver avec son fusil dans la direction indiquée par les regards des deux jeunes femmes.

- Naya ... Toi et Lenora vous allez remonter doucement dans le HMV. Tu vous boucle là dedans au cas où. Je vous préviens si jamais il n'y a rien de grave.

Appuyant d'un index sur son casque, il déclencha le sans fil de son communicateur et contacta la patrouille.

- Bravo à Charlie. Revenez tranquillement ici, on semble avoir de la visite. Préparez-vous à créer une embuscade à un possible assaillant.

- Charlie à Bravo. Bien reçu, nous arrivons.

Le sergent Streton coupa le canal de communications et passa au langage des signes envers ses deux hommes qui commencèrent à rebrousser chemin dans la jungle.

Lenora et Naya purent entrapercevoir une forme de taille humaine passer de derrière un arbre à un autre. Quand à Wyrd il put remarquer grâce au détecteur de vie qu'une demi-douzaine de formes humaines -des êtres humains oui-, armées se déplaçaient dans la jungle avec discrétion et en prenant garde aux couverts pour se protéger du feu nourri de la machinegun qui les attendait.

Naya attrapa fermement le bras de Lenora et l'entraina sans ménagement vers le HMV. L'aidant à monter, elle grimpa à son tour lorsqu'elle aperçut la forme étrange se faufilant d'arbres en arbres. Elle regarda alors Wyrd et poussa un soupir en le voyant, seul, scrupter les alentours. Alors son esprit ne fit qu'un tour. Certes, Wyrd lui avait demandé quelque chose et même s'il n'avait aucune autorité sur elle, il était le soldat en charge de l'expédition et la jeune femme le connaissait suffisemment pour savoir quand lui obéir. POurtant...

Murmurant un juron, elle jeta un dernier regard à l'archiviste et lui lança précipitemment, dans un souffle quasi inaudible.

Le verrouillage se fait ici, elle désigna le poste du pilote, dès que cette porte est fermée, tu l'enclenches et tu ne sors pas à moins qu'on te le dise.

Elle ne lui demanda même pas si c'était clair, le temps n'était pas aux bavardages inutiles. Elle ferma la porte d'un geste sec et retourna aux côtés de Wyrd.

Je sais ce que tu vas dire, mais tu ne peux pas te permettre de mettre de côté quelqu'un qui sait se servir d'une arme.

Et, respirant profondemment, elle se posa aux côtés de son ami et braqua son arme vers la silhouette qu'elle avait aperçu et qui était toujours en mouvement.

Wyrd ne réfléchissait plus logiquement en voyant ces formes humaines ... Ils étaient armés lui semblait-il, sinon ils ne prendraient pas ces précautions, mais d'où pouvaient-il bien venir ? Il ne voyait qu'une seule solution à cette équation : les vaisseaux prisons. Respirant profondément, il cala la crosse de la machinegun contre son épaule et allait tirer quand il sentit quelqu'un se mettre à ses cotés. Au parfum, Naya.

- Mais qu'est-ce que ...

Elle lui expliqua ses raisons, Wyrd ne put lui en vouloir. Il connaissait Naya et son entêtement légendaire. Avec un soupir de dépit, il lui répondit seulement :

- Parfois, tu peux être d'une connerie à fendre un iceberg. Et aujourd'hui je me dis qu'on a bien fait de ne pas atterrir sur la calotte glaciaire sinon on aurait eu des emmerdes bien plus grandes que ... cette dizaine de repris de justice qui veulent certainement notre tête.

Reprenant sa position, il finit par dire :

- Attends d'en avoir un à portée, n'use pas tes balles bêtement. Tu finis ceux qui aurons réussit à passer le barrage que je m'en vais te leur mettre là ou je pense.

Wyrd se fit silencieux et attendit, rétractant le détecteur de vie car les arbres lui gâchaient trop la vue claire et nette. Il passa à la vision infrarouge du viseur de la machinegun, dès qu'une forme rouge se présentait, il l'allumerait. Calmement, il attendit et enfin il tira sur le premier mouvement. Une rafale de cinq balles avant tout, suivant la trajectoire de sa cible. Et maintenant c'était parti ... La guerre aurait lieu ici et maintenant.

Dans le HMV, une sorte de forme bizarre essayait de se tordre le cou pour apercevoir ce qui se passait. Mais le véhicule n’étant pas spécialement équipé de grandes baies vitrées pour admirer le paysage, les efforts de la jeune archiviste n’étaient pas franchement couronnés de succès. Elle avait bien entendu une rafale de balles voler, mais elle ne savait pas contre qui elle était dirigée, ce qui l’ennuyait au plus haut point.

Elle commençait d’ailleurs à se demander si elle n’avait pas fait une erreur en suivant les ordres et en s’enfermant dans cet engin. Bon elle avait trouvé comment déverrouiller le porte et avait sorti son arme au cas où, mais elle se sentait un peu… inutile. Et elle avait beau avoir la trouille, elle n’aimait pas ce sentiment.

Et puis elle voulait savoir ce qui se passait, merde, à la fin… Bon à la limite pour ça, c’était peut être faisable. Un engin comme celui-là, ça ne devait pas être trop difficile à manipuler hein ? Après tout elle voulait orienter la tourelle pour avoir un meilleur angle de vue. Suffisait juste d’avoir un mode d’emploi, ou à défaut d’appuyer sur tous les boutons et de tirer sur tout ce qui ressemblait à une poignée, nan ?

« Bon, pas le temps de trouver un mode d’emploi et de le lire. De
toute façon les modes d’emploi de matériel militaire sont toujours ridiculement compliqués et protégés. Bon logiquement, ça se met en marche ici. Voilà. Et maintenant si j'appuie là et que je tourne ça, il se passe quoi ? »

Lenora tatonna donc à l'intérieur du cockpit, avec force réflexion et analyse (ou pas). Elle finit par discerner deux manettes : l'une avec un gros bouton rouge marqué "emergency" et l'autre se présentat sous la forme d'une grosse manette jaune et noire marqué "rescue".

Pendant ce temps, elle entendit également une rafale de balles cingler la paroi de l'appareil. En effet au dehors les rafales des malfrats s'intensifiaient en direction du HMV, se rapprochant de la souche de bois derrière laquelle Wyrd et Naya étaient réfugiés. Les armes n'étaient pas de gros calibres, la souche pourrait tenir un temps si elle n'était pas trop vermoulue.

Streton et ses hommes continuaient à avancer vers la bande d'assaillants. Bientôt ils se mirent en position et signalèrent dans leur communicateur :

- Embuscade en place Lieutenant-colonel. En attente d'ordres. Terminé.

Les premiers tirs à toucher le véhicule avaient provoqué un mouvement de panique chez l’archiviste qui avait plongé sou un siège, avant de se rappeler avec un temps de retard qu’elle était plus à l’abri dans leur forteresse roulante que dehors. Elle avait donc recommencé à chercher comment elle pourrait aider ses collaborateurs, tâtonnant dans le cockpit et procédant par élimination. Comme quoi regarder de temps à autre comment leur chef conduisait leur engin avait eu du bon…

Lenora se trouvait donc maintenant face à deux manettes, et ses yeux se posaient alternativement sur chacune d’entre elle, comme si les regarder suffisamment longtemps pouvait lui indiquer leur effet.

« Emergency, Rescue, Urgence, Secours… Je prends laquelle ? »

Lenora jeta de nouveau un coup d’œil dehors mais ne vit pas plus de chose que la dernière fois. Elle ne pouvait se fier qu’à l’oreille pour avoir une idée de la situation, mais sa méconnaissance concernant toute formation militaire l’empêchait de bien comprendre ce qu’elle entendait. Elle pensait
juste qu’il fallait se dépêcher.

« Oh et puis zut… On va dire que l’on se trouve dans les deux cas. »

Fermant les yeux et se rassurant comme elle pouvait en se disant que de toute façon, si elle faisait une connerie, elle crèverait aussi et qu’elle éviterait ainsi de se retrouver devant un tribunal militaire pour action irréfléchie, la jeune fille posa la main droite sur le gros bouton rouge d’urgence, attrapa la manette de secours de la main gauche, souffla profondément et actionna les deux communicateurs d’un geste brusque.

- Ben faites feu ! Qu'est-ce que vous attendez bordel ?!

Beugla Wyrd dans son communicateur, avant de continuer à arroser la zone dans laquelle se trouvaient les prisonniers. Si il était plus proche, il aurait bien balancé une grenade au plasma mais le lancer n'avait jamais été sa spécialité. Retenant leur avance, il continuait son feu nourri, tout en essayant de localiser son équipe de soutien. Une rafale perdue n'aurait pas réellement sa place dans cet endroit, ils avaient déjà assez de problèmes comme ça.

Le sergent Streton fit un geste, pour ordonner le tir croisé. Leurs fusils d'assaut prenant à revers les bagnards, provoquant une réelle surprise dans leurs rangs. Trois d'entre eux étaient morts sur le coup et tous commençaient à se rendre compte que tout ça allait sentir le roussi pour leurs miches.

Lenora quand à elle eut l'idée d'appuyer simultanément sur les deux commandes. Immédiatement, une sirène bruyante se fit entendre dans l'habitacle du HMV, tandis qu'un moniteur de contrôle montrait une vue en coupe du véhicule et en affichant le message suivant :

://root/user/bug/hydraulic_system/failure

Elle put voir que toutes les portes s'ouvrirent sur le dehors, laissant le bruit de la fusillade et des morts arriver à ses oreilles. Ainsi qu'une rafale de balles rentrant dans l'habitacle et rebondissant sur les parois métalliques. Elle eut la chance qu'une balle ne lui traverse pas la tête avant de s'encastrer dans la console de commande. Cette balle lui érafla juste la jonction entre cou et épaule, ne retirant que quelques milimètres de peau.

Au dehors on put entendre une voix éraillée :

- C'est ouvert les gars ! Faut qu'on y arrive ! Tous au véhicule !


[HRP: Naya en vacances au Canada, on continue sans elle pour faire avancer le schmilblik]

(HRP: m'envoies pas chez les caribous trop rapidement s'il te plait...)

Naya gardait les yeu rivés sur les silhouettes qui les entourait, tirant peu mais tirant bien et le fait de voir une silhouette vaciller ou tomber sous ses balles lui tirait un grognement de satisfaction.

Mais brusquement, une alarme retentit dans toute la jungle et la scientifique ne put retenir un immense sursaut au point qu'elle faillit en perdre son arme.

Nom de... mais qu'est-ce que c'est que ce bordel???

Hurla-t-elle sans s'adresser à quelqu'un en particulier. Elle se retourna vers le HMV, à l'origine de tout ce vacarme. Et entendit avec horreur le cri de l'un des prisonniers. Apercevant la silhouette recroquevillée de Lenora dans le véhicule, elle s'élança

Bordel de...

Se postant à l'entrée du HMV, elle brandit son arme et commença à descendre tous les prisonniers ayant le malheur de s'approcher de trop près.

C'était pas bon, la situation leur échappait, mais surtout pourquoi le HMV s'était dérêglé ?! Jamais laisser les enfants jouer aux apprentis chimistes se dit le lieutenant colonel. Puis il vit Naya se précipiter vers le HMV, son esprit de combat se démantela, si une personne ne devait pas se mettre en danger à son sens c'était elle et pour une foule de raisons, sentimentales mais également rationnelles.

Wyrd décrocha un de ses fumigènes et le lanca dans la clairière, vers les bagnards. Il allait couvrir leur avancée mais devait se rapprocher de la nouvelle zone de combat. Il s'élança rapidement et força Naya à entrer dans le HMV.

- Les couverts ! C'est pas pour les Hargs non ?

Jetant sa machinegun, il monta dans le même mouvement à la tourelle en disant :

- Mets toi contre un montant et couvre l'entrée, je vais utiliser le crachoir !

Bondissant sur l'échelle, il arriva à la mitrailleuse et l'arma. C'est alors qu'il se rendit compte que l'ensemble du système hydraulique avait du pêter, la tourelle ne pivotait plus.

- Merde ! Rhiley qu'est-ce que t'as branlé ?

Alors que Naya tentait de protéger le HMV tant bien que mal, elle sentit une brusque secousse qui la projeta à l'intérieur du véhicule. Elle n'eut même pas le temps de réagir qu'elle entendit la voix mécontente de Wyrd. A peine eut-elle compris qu'elle devait protéger l'entrée, qu'il avait de nouveau disparu. Elle se posta alors contre la paroi du HMV, serrant fermement son arme contre elle et laissant la fumée du fumigène s'évaporer avant de jeter un oeil dehors.

Elle entendit alors Wyrd hurler et jeta brièvement un coup d'oeil à l'intérieur pour repérer l'archiviste.

C'est quoi le problème ??

Lança-t-elle tout en tirant sur l'une des silhouettes des bagnards qui commençaient à s'approcher dangereusement de leur position...

… Oups. Là, elle avait foiré, et la punition était venue aussi sec, sous forme d’une balle qui l’avait éraflé et lui avait causé la terreur de sa vie, la jetant en boule au fond du HMV, tremblante de nervosité et d’anxiété contenue. Puis les évènements s’étaient un peu précipités, Naya l’avait rejoint, suivie du colonel. D’ailleurs, il était assez effrayant en colère comme ça.

Bon, au moins se faire enguirlander, elle connaissait un peu, et ça avait eu le mérite de lui remettre un peu la tête sur les épaules. Elle arriva donc à répondre de la façon la plus concise possible à son supérieur en rogne.

« Système de mise en marche, puis urgence et secours en même temps. Rien d’autre. Ca a fait ce bordel tout en indiquant un problème dans le circuit hydraulique. »

Une fois les brèves explications données d’une voix assez forte pour se faire entendre, la jeune archiviste se renfonça dans son coin en essayant de gêner le moins possible.

L'hydraulique était foutue, merde. Bon ce n'était pas le plus urgent pour l'instant.

- Bon, faut improviser ! Naya, tient la porte. Rhiley, reste là ou tu es !

Les bagnards allaient arriver, Wyrd sortit sur le toit du HMV et dégaina son arme de poing. La fumée allait bientôt se dissiper, les prisonniers arriveraient.

Il dégoupilla une grenade au plasma et la lança dans la fumée, espérant en toucher le maximum. Puis il s'agenouilla sur le toit du HMV et arroserait copieusement tout ce qui sortirait de la fumée.