Oui, mais Quel hangar?

Lester et Irina étaient déja arrivés aux hangars depuis dix minutes, mais ils tournaient en rond sans trouver leur exacte destination.
A chaque fois que le scientifique tentait de demander son chemin , on lui demandait le numéro du hangar où ils comptaient se rendre ( numéro dont justement Lester n'avait pas la moindre idée), quand on daignait lui accorder une seconde.
Le clown commençait à se trouver un tantinet ridicule, mais il rechignait encore à l'idée de contacter directement Naya galandrix pour confesser son désoeuvrement.

Bon sang, il y a pas un technicien qui pourait nous dire où on doit aller ? C'est pas si compliqué pourtant, Le docteur Galandrix et Le lieutenant colonel Wyrd... ça passe pas inaperçu que je sache! ils nous snobent où quoi?

Sarge était un bon soldat. Décoré pour courage au front, trois fois blessé (comme pouvait en témoigner sa machoire cybernétique masquant à grands peines une énorme cicatrice). Et Sarge était très grand, deux têtes de plus que les autres soldats, dans leur immense majorité. Il était aussi très afro de peau, comme une bonne partie des soldats il fallait bien l'avouer.

Mais ce que Sarge était surtout, c'était amoureux. Amoureux d'un petit chercheur du département de recherches. Quelle ne fut pas son auguste surprise lorsqu'il le vit traîner en rond dans les hangars à la recherche de quelque chose avec un gonzesse qui lui disait légèrement quelque chose.

Le cœur de la machine à tuer ne fit qu'un tour quand il vit "l'objet" de ses désirs. Se cachant derrière un pilier, le commando rajuste son uniforme et posa la bandoulière de son autocanon sur l'épaule, le portant d'une seule main. Etant en débardeur on pouvait ainsi voir ses muscles noirs et fournis travailler. Enfin, il s'approcha des deux personnes ... Il fallait encore attirer leur attention, ce fut pourquoi il gueula :

- HEY ! VOUS DEUX ! Que faites vous ici ?

[HRP : J'avais envie =P]

Qu'est-ce qu''il avait le vagin à lui demander où se trouvait un truc ? Sarge n'en croyait pas ses oreilles et haussa les yeux méchamment l'air de dire "Ta gueule adversaire c'est moi qui gère où tu te prends une rafale d'autocanon dans les dents". Puis il tourna encore la tête vers le jeune éphèbe sur lequel il avait des vues.

- Alors, tu cherches quoi mon poulet ?

Dit-il d'une voix qui se voulait doucereuse malgré ses diverses cicatrices. S'il avait pas du tenir son arme, vas y qu'il lui aurait certainement mis la main au paquet.

(HRP: Mwahaha trop bon... )

Lester contempla dans un sentiment mélangé de crainte et de respect le spécimen plus ou moins antropomorphique de mort sur pattes qui venait en trois secondes de successivement les haranguer, clouer d'un regard la célèbrement insubmersible chef d'agronomie... et lui envoyer un regard salace commme pas deux.

deux secondes de plus, et Lester l'avait enfin reconnu...

Sarge.

Une machine à tuer.Un bon soldat. Un des plus grands joueur de bloodball du Nur Vankys. La terreur des bacs à sables. Cet homme n'aura jamais changé, excepté en ce qui concerne les cicatrices...Je crois qu'il me deteste depuis toujours: jamais à court d'un quolibet, pour autant que je sache c'est lui qui m a appelé "le clown" en premier... C'est une chance que mes collègues n'aient pas aussi opté pour "le poulet"!

...Il fallait que je tombe sur lui.
Bon...

Ignorant tout de l'effet réel qu il causait au colosse, le scientifique opta pour un discours et des présentations très formelles

Bonjour, Sarge. Je suis content de vous voir, c'est une bonne chose de constater que les rescapés du Nur Vankys soient si nombreux. Je vous présente Irina Viktorovn...

Le regard du Sarge se faisant moins avenant, Lester tacha de faire plus court

Euh... bon, Sarge, je suis désolé, on est complètement perdus: nous sommes tous les deux convoqués à la fois par le Lieutenant-colonel et par ma directrice de labo, mais on n'arrive pas à trouver dans quel hangar exactement ils sont...

Le jeune scientifique espérait de toutes ses forces que la magie de la voie hierarchique les sortirait enfin de ce mauvais pas: après tout, Sarge était un bon soldat, et il devait par conséquent vouer une forme de culte à ses supérieurs hiérarchiques.

Tout ceci est d'une extrème importance, quelqu'un pourrait-il nous indiquer le chemin ?

Alors comme ça il était pressé le freluquet ? Bon. Soit. Même pas une minute à accorder à ce pauvre Sarge, pourtant si gentil et attentionné. Emettant un léger grognement il fit fonctionner ses méninges -à savoir si le grognement était à cause de cette dernière activité ou de la déconvenue qu'il venait de subir-. Puis enfin, après deux minutes de réflexion tout en matant allègrement l'objet de son désir, il répondit :

- Ouais, le grand sachem est certainement au hangar 31. C'était celui où il était affecté en tant que mécanicien avant. C'est là, à trois hangars de vous.

Puis il fit un salut militaire lent et ordonné et les laissa partir. Ce soir, Sarge se bourrerait la gueule, pour oublier.

Lester soupira de soulagement quand il vit le Sarge effectuer son salut standard.

Ca a marché! hourra pour la hierarchie militaire.

Merci beaucoup, Sarge.

Le sientifique jeta un regard à l'agronome sans rien comprendre, ni de la soudaine tristesse qui envahissait les traits du Sarge (sans doute par ce qu'il vient de perdre ses proies, se dit il, plus proche de la réalité qu'il n'aurait cru) , ni du regard amusé qu'Irina semblait jeter sur toute cette scène.

Bon, allez, on ferait mieux d'y aller.

Au revoir, soldat.

...Allons y.

Lester se retint pour ne pas courir quand il prit congé de Sarge en direction du hangar 31.