Mission récolte d'espèces

Tachyon écouta d'une oreille distraite le bavardage de Lester -décidemment, il parle trop celui-là- se prit-il à penser tout en jetant un regard perçant sur les amélioriations apportées au Mécha -Mais ça pourra toujours être utile...

Bien, allons-y alors. Woolf, Biau, à vos postes. Nous partons.

Biau se plaça avec un peu trop d'enthousiasme au côté d'Irina, tout en lorgnant ses courbes alléchantes. Tandis que Woolf se déplaça d'un pas discret vers l'avant du Mécha. Puis, la troupe se mit en marche.

L'expédition marcha docilement à travers la jungle pendant plusieurs heures. Ils ne croisèrent rien de bien inquiêtant ou d'intéressant car ils s'arrêtèrent à peine. Ils savaient parfaitement que ce qu'il recherchait avait plus de chance d'être trouvé au plein coeur de la jungle...
Le lieutenant avait cependant vu juste, ils avaient à peine marché pendant trois heures que déjà, le soleil commença à se coucher. Tachyon, qui explorait les alentours, fit signe à Ghost d'arrêter le Mécha.

Nous n'irons pas plus loin aujourd'hui. Préparons le campement et restez sur vos gardes, j'ai repéré beaucoup de traces d'animaux et quelque chose me dit que ce ne sont pas des biches...

Ouf... Lester dissimulait mal sa fatigue physique, mais n'avait jamais émis aucune plainte, au contraire, et tandis qu'il serrait les dents pour ne pas se laisser distancer ni ralentir les autres, il avait continué à marquer un enthousiasme et un intérêt voraces à chaque mètre parcouru, tant tout dans cette jungle restait nouveau et à découvrir. Le jeune scientifique inspecta les environs avec attention tandis que la troupe marquait l'arret. Si je peux me permettre, Tachyon, je suggère que nous n'établissions pas notre campement juste ici... Nous sommes peut être encore assez près de la base pour ne pas devoir espérer trouver un spécimen digne de cette mission, mais... Les militaires dévisagèrent le Clown d'un oeil inexpressif, et ce dernier comprit qu'il allait devoir la faire courte pour une fois, s'il voulait qu'on l'écoute. ...Euh... Bon, Ok. Vous l'avez dit vous même, il y a plein de traces. Autour de cette clairière. Mais pas une seule à l'intérieur. Ce n'est pas normal, ça cache quelquechose. J'ignore quoi mais je ne suis pas sur de vouloir le découvrir en pleine nuit, et vous? Cent mètres en arrière, il y a un autre emplacement... Pas aussi spacieux c'est vrai, et il faudra probablement dormir dans les arbres, mais ces derniers ont l'air de s'y prêter. Il y a des fruits comestibles et même une Esperanzia Aquatio... c'est une plante qui conserve l'eau comme une citerne. Un point d'eau suffisant pour nous abreuver toute une nuit et de quoi prendre un petit déjeunersans toucher nos précieuses réserves! ...Probablement une étape relai pour d'autres que nous, mais rien de plus gros qu'une petite meute de riarchs (certaines traces pourraient correspondre)... Six tout au plus. Rien qui nous mette en danger, surtout si on dort en hauteur. J'aimerais bien voir des riarchs en petits groupes. Par contre, cette clairière... ça ne m'inspire pas du tout. Par contre, cette clairière... ça ne m'inspire pas du tout. Conclut le scientifique à voix haute. Quelle qu'en soit la raison, si les bestiaux du coin l'évitent, je suggère de faire de même.

Woolf renifla d'un air désapprobateur et sembla vouloir s'approcher du scientifique quand un regard de Tachyon l'en empêcha

Etes-vous un chasseur Monsieur Hartmann? Ou peut-être un pisteur de haut-niveau ? Il ne me semble pas avoir vu cela dans votre dossier...
Les soit-disant traces que vous ne voyez pas dans ce que vous appelez une clairière, figurez-vous que vous avez le pied en plein sur l'une d'elles. D'ailleurs, pour être tout à fait exact, elle appartient à un Finn.

Le lieutenant s'approcha alors du scientifique et écarta son pied du plat de sa main pour lui montrer ce dont il parlait. Une magnifique trace d'environ 50cm de largeur fut mise au jour.

Rassurez-vous, la meute est loin maintenant et nous ne devrions pas en croiser avant demain.

Quand à l'emplacement si idéal que vous avez repéré, je l'ai vu également. Juste pour que vous soyez au courant: ces arbres sont infestés d'insectes de tout genre alors à moins que vous n'ayez envie de vous rompre le cou en tombant durant votre sommeil ou, au mieux, de ne plus pouvoir cesser de vous gratter durant le reste de l'expédition, je vous suggère de vous en remettre aux personnes qui ont déjà mis les pieds dans cette jungle, me suis-je bien fait comprendre?

Jugeant inutile d'attendre la réponse du scientifique, le militaire retourna donner ses ordres à ses hommes et commença à installer le campement pour la nuit.

Un bruit retentit alors au dessus de leurs têtes. Un craquement de branche et un léger piaillement. Un Kiono se terrait dans son nid non loin des explorateurs.

Lester retint une réplique verte en rougissant. Le jeune scientifique était furieux, autant envers Tachyon qui l'avait rabroué qu'envers lui même. Comment diable ai-je pu manquer cette empreinte de Finn? L'empreinte était nette, imprimée sur une boue qui avait séché depuis. Vieille de quelques jour à peine, elle correspondait au passage d'un Finn adulte et -fait rare- apparemment solitaire.

Je manque de pratique sur le terrain, c'est évident. pourtant le scientifique n'avait pas l'habitude de se montrer incompétent, notamment à propos des créatures du coin. Spécialiste reconnu en zoologie exotique, formé théoriquement à la survie en milieux hostile par les meilleurs mais enfermé dans un laboratoire pratiquement 20 heures sur 24, il manquait peut-être aussi d'un peu d'humilité.

Néanmoins le jeune homme avait perçu chez son interlocuteur un mépris innatendu, visiblement partagé par Woolf, qui avait semblé sur le point de lui en retourner une. Autant pour l'esprit d'équipe ou de communauté. L'administration a peut-être été vague sur ce point mais pour ces soldats ça semble clair: ce sont eux qui commandent.

Il n'y avait rien à rajouter, d'autant que les francs-tireurs se détournaient déja de son cas. Frustré, Lester réprima le sentiment d'inutilité qui le gagnait avec un frisson...

Un bruit retentit alors au dessus des explorateurs: Un craquement de branche et un léger piaillement. Un Kyono se terrait dans son nid non loin de là. Le xénobiologiste zooma sur la zone qu'affichaient ses capteurs et fit jouer divers filtres lumineux jusqu'à voir clairement ce spécimen semblable à un perroquet gros comme le bras qui aurait fusionné avec un dragon miniature. Le scientifique en armure prit quelques photos.

Une mère et six petits... étant donné le caractère craintif de cet animal, on peut réellement tabler sur la tranquilité de ce site. Lester se traita d'imbécile, puis entreprit à son tour de dresser sa part du campement.

La jungle, enfin! Irina respirait à grandes goulées avides l'air chargé d'humidité de la forêt alentour. Revigorée par cette marche de seulement quelques heures, elle se sentait déjà beaucoup mieux et se surprenait même à capter aux tréfonds d'elle même un regain d'énergie inespéré. Quels que soient le vague à l'âme et la sordide torpeur qui l'avaient envahie quelques jours plus tôt, il semblait que l'air lourd et chargé de senteurs exotiques de ce qu'elle appelait déjà "sa chère planète" l'en ait guérie.

Malgré tout, un léger malaise subsistait. Au plus elle s'éloignait de la base, au plus son coeur devenait léger et le simple manque d'espace et d'aventure ne pouvait expliquer pareil phénomène. L'inquiétude remplaçait aujourd'hui la torpeur dans un esprit enfin libéré de sa léthargie. Il se tramait quelque chose. la raison de tout cela lui échappait encore mais elle ne pourrait être enfin libérée de ses démons qu'une fois ce mystère résolu. Les idées enfin claires, elle allait toutefois pouvoir y réfléchir, mais pas maintenant. Il lui manquait des éléments et sa capacité de réflexion restait quelque peu engourdie encore, comme embuée par ces quelques jours d'apathie maladive qui avaient miné toute capacité d'analyse et de raisonnement. De plus, il était temps d'installer le campement et de calmer un peu les ardeurs de ses jeunes mâles gonflés de testostérone et avides de faire montre de leur supériorité. L'esprit de compétition était certes une bonne chose, mais pas ici, pas en pleine jungle alors que le soir tombait.

Elle coula un léger regard vers leur chef d'expédition pour guetter une éventuelle réaction et estima au jugé que celui-ci, légèrement agacé, ne serait sans doute pas hostile à une action, d'où qu'elle vienne, qui puisse mettre fin à ces contretemps inutiles. Chassant d'un bref mouvement de tête ses pensées parasites, elle se tourna donc vers le groupe.

- Bien! Messieurs, si vous avez terminé vos rebuffades infantiles et le marquage de vos territoires respectifs, peut-être pourrions-nous nous appliquer à survivre à cette nuit? Personne n'y voit d'inconvénient?

Marquant un temps d'arrêt et avisant leurs mines stupéfaites (à leur décharge, sa légendaire autorité avait quelque peu souffert des derniers évènements en date), elle continua sans ménagement.

- Merci. Je pense que cette clairière sera en effet un bivouac approprié, Lester

Et d'ajouter, tournant vers la soldatesque un regard perçant :

- Toutefois, n'oublions pas où nous sommes, messieurs. Un regain de prudence est toujours fort à propos, je vous prierais de ne pas l'oublier. Nous sommes là pour travailler ensemble et non démontrer nos compétences respectives. ceci n'est pas une compétition et je me fiche de savoir qui est le mieux placé pour donner son avis. Si quelqu'un ici estime, à tort ou à raison, qu'une décision qu'elle qu'elle soit met en danger la vie du groupe, il est de son devoir de se faire connaître. Si nous voulons ramener tout le monde en un seul morceau -et je pense que c'est ce que nous voulons tous-, il va nous falloir compter les uns sur les autres et écouter les avis de chacun. Ainsi que le disaient nos ancêtres, il y en a toujours plus dans deux têtes que dans une.

Ne laissant pas une seconde à qui que ce soit pour répliquer, elle continua d'un ton plus amical:

- Bien. Et si nous commencions à dresser le campement?

(Hrp: je propose une image de "clairière junglesque", à confirmer par le MJ)

Mission récolte d'espèces Jungle-v01

Lester regarda Irina avec de grands yeux tout ronds. Il ne s'était pas rendu compte jusqu'alors combien elle était resplendissante depuis qu ils étaient partis en mission... Mais là, il aurait fallu être aveugle pour ne pas le voir. Elle dégageait une telle aura qu'elle venait de changer l'ambiance en l'espace d'un battement de cil... et trois fois de suite.

Le souvenir d'une jolie jeune femme triste, à la fois généreuse et fragile endormie sur son bureau revint à la mémoire de Lester... Le scientifique eut du mal à croire qu'il s'agissait de la même Irina, à peine une journée plus tôt. La Irina qui se dressait devant lui, les autres expéditionaires et le monde entier était charismatique, forte et déterminée. Et il irradiait d'elle une chaleur qu'elle balaya ses frustration et ses doutes d'un simple sourire.

ça doit être ce qu'on appelle une femme de terrain... C'est chouette.

Il dégonfla et rabbatit son casque qui se transforma en une sorte de capuche - la verrière High-tech en plus- posée sur son dos et lui rendit son sourire en se metant à genoux pour mieux déposer son barda sur le sol. Il l'ouvrit pour sortir un paquet d'un litre cinquante environs : une tente autogonflante pour deux personnes qu'il déploya en quelques secondes, fier de lui... jusqu'à ce que Woolf glousse, et que Ghost se morde les joues pour ne pas éclater de rire.

Le clown regarda leur couchage respectif, puis le sien... et compris le problème.
conçue dans un matiérau similaire au textile renforcé de son armure, la tente partageait avec elle plusieurs caractéristiques: Elle était tout aussi résistante, légère, facile à déployer ... et de la même couleur. Un blanc criard réhaussé de blanc et de jaune, là où les couchages de ses compagnon étaient vert et noirs, en motif camouflage.
Euh...

Apres avoir suivi les échanges courtois entre testicules et ovaires sur pattes, Ghost entreprit d'installer son campement non loin de sa mechA. Ceci fait il s'adossa contre le pied de son ptit bijou et regarda Lester sortir ses affaires, sans avoir ommis les yeux admirateurs que le jeune scientifique portait a la jeune femme du groupe. Il etait étrange de constater que ce regard n'était guère différent de celui qu'il avait porté sur toutes les bestioles, plantes, insectes nouveaux qu'ils avaient croisé depuis qu'ils etaient partis. Si bien que Ghost en vint à se demander si Lester etait puceau pour regarder une femme comme un specimen inconnu...Cette idee lui accrocha un fin sourire aux lèvres. Sourire qui mua en rire dissimulé tant bien que mal lorsqu'il vit la tente de Lester s'auto-gonfler, une paquerette éclatante.

Il s'abstint de tout commentaire et une fois son amusement passé, commença à inspecter Gethsemane, autrement dit sa mechA. La promenade qui avait duré quelques heures n'était qu'une mise en bouche, un avant gout de ce qui les attendait plus loin. Tout comme ces traces de Finn...

Il retira quelques branchages, touffes d'herbe au niveau des pieds, puis se hissa jusqu'au cockpit pour mettre en place le système de balayage infra-rouge qui couvrirait la zone de leur campement...Il l'avait activé depuis 1 minute lorsqu'il le re-éteint. Ce système était fort pratique sur un champ de bataille ou lors de pauses à terrain decouvert. Mais en pleine jungle il ne servait plus a rien. Certes son detecteur d'activité pouvait être pratique de jour, mais de nuit il était inutile d'être réveillé par une alarme dès qu'un Kiono s'envolait. Ils devraient donc utiliser les bon vieux "tours de garde". Le système infra-rouge n'étant pas capable de différencier les animaux hostiles, des animaux inoffensifs.

- Bon allez, les femmes au fourneau! lança-t-il à Irina un sourire narquois sur les lèvres tout en sortant le nécessaire pour un repas.

Irina avait vraiment fait un travail remarquable au niveau de la nouriture.

Durant la journée, l'équipée ne souhaitant pas perdre de temps à l'heure des repas, on avait mangé des rations proches des rations militaires: barres céréalières et nutrisoja condensé, mais avec un gout supportable surtout agrémenté de fruits comestibles qu elle avait reconnu sur leur chemin. Irina avait expliqué que ces rations étaient meilleures et plus riches au détriment de leur durée de conservation: la nouriture qu elle leur avait préparé était à consommer dans le mois alors que les rations militaires étaient conçues pour se garder des années.

Comme ils s'installaient en campement pour la soirée, elle avait prévu des plats cuisinables, asaisonnables, chauds et meilleurs en gout. Lester s'en réjouissait d'avance.

Le clown de son côté commençait à réaliser combien sa connaissance théorique de la vie en plein air était lacunaire. Il avait besoin d'expérimenter sur le terrain, de faire des erreurs...D'apprendre.
Les francs-tireurs ne réfléchissaient jamais à ce qu ils devaient faire: ils faisaient ce qu il faut. Pour eux les techniques de survie étaient devenues une série de réflexes rodés, huilés, comme une seconde nature.

C'est pas à eux que ce serait arrivé de ramener une tente couleur paquerette.
Lester avait honte. Nonobstant il appréciait la discrétion de Ghost et des autres qui s'étaient retenus de l'enfoncer plus encore. Tachyon n'avait pas dit un mot: il avait fusillé Lester des yeux en lui donnant des filets de camouflage. Une fois que ce dernier avait recouvert sa tente avec, elle cessa à peu près de clamer son existence au monde entier.

Le scientifique alla proposer son aide puisque son bivouac était pret. Il ceuillit du bois sec pour entretenir le feu, des lianes et de belles branches pour les construction en naturel ainsi que quelques fruits à la demande d'Irina.
Il participa aussi à l'inspection de la Mech-A de Ghost, en vérifiant le bon fonctionnement des modifications qu il avait apportées.
Mais surtout il observa. Il observa et tacha d'apprendre au contact des francs tireurs.
Quand il fut à court de taches collectives, Lester entreprit de redécouvrir ce qu il s'immaginait déja savoir. C'est ainsi qu'il collectionna bientot ampoules et erraflures en découvrant le gigantesque fossé qui existait , par exemple, entre "savoir" comment faire du feu et "savoir faire" du feu. Au bout d'une poignée d'heures il y parvint enfin, mais rejeta vite son oeuvre dans le brasier pricipal que Biau avait alumé en quelques minutes pour recommencer avec une autre méthode, jusqu'à ce qu on lui conseille d'aller dormir pour être d'attaque à son tour de garde.

Tout le temps que cela dura, il tacha de se montrer ouvert à la conversation avec qui le voudrait bien.

Le jeune pilote avait aussi fait sa part de taches collectives et vitales et maintenant que tout etait "OK", il s'assit a l'entrée de la tente, grignotant un fruit tout en démélant une paire de cables d'alimentation qui descendait de Geths' jusqu'en bas pour fournir un synthetiseur. Certe ils etaient dans la jungle, mais il doutait que l'air calme et un tantinet mélancolique qu'il jouait à présent attire les grosses bébétes.

C'etait une totale improvisation mais il avait assez pratiqué pour savoir improviser sans que se soit un chaos sans nom. Bien que les maladresses de Lester l'eussent fait rigoler discrètement, il ne put s'empecher de remarquer l'humilité dont le scientifique fit preuve. Humilité qui couvrait une discrète honte. La théorie était toujours assez éloignée de la pratique. Elle aidait la pratique pour sur. Mais pas beaucoup plus. Il jouait donc un air apaisant, pour le groupe en général mais en particulier pour Lester.

(Hrp : desolé de la petitesse du message je rallongerais ce soir si personne n'a repondu Wink

)

Irina posa un bref instant les yeux sur les hommes qui s’affairaient autour d’elle, un sentiment difficilement exprimable au fond du cœur. Tous avaient pris sur eux, semblait-il, de mettre à exécution ses recommandations et de ravaler les tensions qui les tenaillaient pour travailler ensemble. D’aucuns s’affairaient à monter les tentes, d’autres à faire du feu ou a récolter bois et fruits et elle ressentait soudain envers ses compagnons une fraternité que n’expliquaient pas les quelques brefs échanges qu’ils avaient eu durant la journée. Ils ne se connaissaient pas ou si peu et pourtant, tous étaient dans le même bateau, perdus qu’ils étaient au milieu de cette végétation luxuriante dans cet environnement hostile et sombre. Irina se sentait partie intégrante d’un groupe, un groupe disparate et désuni encore, mais un groupe d’êtres humains forts et déterminés. Au fil de ses nombreuses expéditions passées, la jeune femme avait composé et dirigé bien des équipes, profité de nombre d’escortes, conduit un nombre incalculable de volontaires et scientifiques aux quatre coins de cette jungle qu’elle connaissait comme sa poche. Mais cette fois les choses étaient différentes, elle se tenait face à ses égaux, à tout un tas d’expéditionnaires aussi compétents et avisés les uns que les autres. Irina était dans son élément.

Sans s’émouvoir pour autant de ses réflexions, elle prit une courte inspiration et s’activa à son tour.
Alors qu’elle commençait à installer son bivouac et déployait les diverses installations dont elle aurait besoin pour amorcer ses études de la nuit, la jeune scientifique avisa soudain un changement d’ambiance chez ses compagnons et se retourna pour apercevoir une énorme tache jaune et blanche dans le décor. La chose était si criarde qu’il semblait que chaque rayon du soleil couchant s’accrochait à sa surface et que la jungle entière se taisait, retenant son souffle devant tant d’arrogance. Levant les yeux au ciel, elle laissa les autres se charger d’expliquer à Lester en quoi cet équipement était sans doute peu approprié dans cet endroit et fut heureuse de constater que leurs remarques étaient cette fois bien moins vertes.

Reprenant donc le cours de son travail, la scientifique s’approcha du Mech-A afin de sortir les rations préparées avec soin pour tous. Elle se saisit de trois petits paquets d’aspect banal, à peine plus gros que son poing, et referma avec soin la chambre de conservation spéciale qu’elle avait fait installer afin de leur permettre d’emporter avec eux un peu plus que les éternelles rations militaires dont se contentaient les soldats en mission. Ne jamais négliger l’importance d’un minimum de confort dans les relations de groupe, et ne jamais négliger l’importance de bonnes relations de groupe dans les chances de survie en milieu hostile. Mais bien sûr, allez faire comprendre cela à un général borné... Soit, ici elle était responsable du ravitaillement et elle allait leur démontrer qu’on peut être à la fois concentré sur son objectif et bien nourri. Un peu de nourriture copieuse et saine ferait on ne peut plus de bien au groupe.

Traversant la clairière, la jeune femme s’approcha alors de Biau pour réchauffer les rations sur le feu qu’il avait allumé de main de maître. Elle s’assit en tailleur à côté de son compagnon et entreprit de déballer et de préparer leur repas.

[HRP désolée de la qualité médiocre de ce post mais c'est certainement ma seule chance de poster ce week-end et je n'ai pas beaucoup de temps... Mille excuses]

Le repas fini, le feu agonisant doucement dans son foyer, les militaires s'etaient retirés pour se reposer ou s'occuper à des tâches diverses. Ghost s'approcha discrètement d'Irina et lui glissa d'un geste assuré une dague énergetique sous la gorge.

- Alors? On reve?

Retirant la dague, il s'assit à coté d'elle avec un sourire amusé.

Ghost ne connaissait pas la...euh l'agricultrice, et étant donné qu'ils étaient censés passer un bon bout de temps ensemble, autant faire connaissance. Malheureusement le social et approcher les gens n'était pas le fort du jeune homme...Et après réflexion une dague sous la gorge, n'était peut être pas le meilleur moyen de faire bonne impression.

Le repas à peine englouti, Irina avait laissé ses compagnons vaquer à leurs diverses occupations et regardait le feu d'un oeil distrait. Enfin seule et au calme, la jeune femme essayait de remettre un peu d'ordre dans ses pensées et de comprendre les raisons de sa récente apathie et de l'inquiétude qui la taraudait sans relâche depuis que son esprit s'était remis à fonctionner. Elle aurait donné cher pour savoir ce qui se passait à la base...

Tout à ses sombres réflexions et malgré son expérience certaine du terrain, l'agronome fut surprise en pleine rêverie par le contact du métal dur et froid sur sa carotide. Ne pas avoir senti l'intru arriver était impardonnable! Heureusement, Ghost avait eu la bonne idée de ne pas prolonger elle contact au delà du nécessaire et elle l'avait reconnu à temps. Ce garçon n'avait décidément pas froid aux yeux...

Légèrement agacée, Irina se retourna vers lui, toute dents serrées et regard foudroyant.

*Il veut parler? Et bien qu'il parle!*

L'homme n'effaca pas son sourire, malgré le regard acéré qu'il sentait peser sur lui.

* Eh beh...je comprend pourquoi d'habitude j'evite les gens...*

Il detourna la tête n'obtenant pas d'autre reponse que se silence pesant. Plongeant ses yeux dans le feu il prononça cependant d'une voix neutre.

- J'ai rarement rencontrer d'agronome qui réagisse comme un combattant quand on leur met dague sous le cou...quel était mon sort a une demi seconde pret?

Il se tut laissant le silence ré investir le campement. Reposant.
Il n'avait pas l'intention d'offenser l'agronome mais cependant sa réaction l'avait intrigué. Et deplus il ne supportait pas qu'on clame la "bonne entente" dans le groupe pour acceuillir un dit membre de ce groupe avec une telle froideur.

Se forçant à ralentir peu à peu sa respiration et à se calmer, Irina prit un temps pour répondre à la question de son interlocuteur. Elle était consciente que son animosité était davantage tournée envers elle qu'envers lui; se faire surprendre comme ça, en pleine jungle, alors qu'il était vital pour tous de rester aux aguets, mais qu'avait-elle en tête?

Voyant que Ghost ne se départissait pas de son sourire et trouvant après tout charmant son effort visible d'engager la conversation (ne les avait-elle pas tous encouragés à se comporter en frères d'armes?), elle tourna vers lui un regard qu'elle espérait plus amical. Après tout, il était peut-être temps pour elle aussi d'apprendre l'art de nouer des contacts.

- Je vous prie de m'excuser, soldat, mais je vous aurais proprement arraché la dague des mains pour vous l'enfoncer profondément sous les côtes. Oh, pas assez pour atteindre le coeur, bien sûr, il est parfois nécessaire de faire parler l'ennemi et nous ne voudrions pas qu'il meure trop vite, n'est-ce pas? Toutefois, vous avez de la chance, je n'étais pas très attentive ce soir. Soyez assuré que cela ne se reproduira plus. Je suis peut-être agronome, mais le terrain est ma spécialité, il est rare de pouvoir me prendre ainsi à revers.

Sur ce, elle le gratifia de ce qu'elle espérait un sourire lumineux afin d'atténuer la portée de ses propos et de marquer sa repentance pour son comportement peu avenant.

- Un peu de thé aux agrumes, ça vous tenterait?

Crin de feu éclata de rire. Mais personne n'aurait su dire si c'etait de dérision ou par une quelconque pensée grivoise qui lui avait traversé l'esprit à la prononciation des mots " me prendre ainsi a revers ". Il jeta le fond d'eau potable qui trainait au fond d'une tasse dans lequel se noyaient des moustiques malheureux. Puis la tendit a la jeune femme accompagné d'un sourire chaleureux.

- Avec plaisir.

Il marqua une pause le temps qu'elle le serve puis fasse de même avec sa propre tasse, puis ajouta:

- Il ne me semble pas que nous avons eu le temp, ni ici ni dans la salle de briefing avec l'autre bureaucrate inutile, de ce presenter...Ghost Sullenrose, Caporal du 18° Achille

D'un mouvement du pouce il indiqua la mechA sans meme tournée la tete.

La soudaine hilarité de son compagnon désarçonna quelque peu la jeune femme. A sa décharge, il était rare de voir ainsi un militaire se permettre un tel manque de self-control, les débordement de joie n'étaient pas ce qui les caractérisaient le mieux. Pourtant, cela eu le don de détendre un peu l'atmosphère.

Après les avoir tous deux servis, Irina se permit donc un peu plus de liberté et de confort. Elle déplia ses longues jambes et délia ses épaules tendues par cette première journée au grand air depuis bien longtemps. Une tasse du délicieux breuvage entre les mains, elle ferma un instant les yeux pour apprécier ce moment de calme. La nuit tombait doucement sur la jungle et le froid commençait à se faire sentir. La fatigue et les émotions de la journée aidant, la jeune femme esquissa un frisson avant de se reprendre et de répondre d'un ton amusé.

- En effet nous n'avons pas eu cette chance. Irina Viktorovna, chef agronome. Dites-moi... Vous semblez bien engageant, pour un militaire... Que me vaut l'honneur d'une conversation de courtoisie? Ce n'est pourtant pas votre style à vous, les hommes d'armes, de palabrer ainsi. Non que cela me dérange, soyez-en assuré... Vous me semblez juste... Différent. QUelque chose que je devrais savoir?

Le pilote sourit affectueusement. La voyant se détendre il décida de se mettre plus a l'aise a son tour. Il se leva, esquissa une descente puis l'air interloquer resta debout.

-Excusez moi.

Ghost partit en direction de la mechA et de sa tente. Sa silhouette fut comme grignotée par l'obscurité à mesure qu'il s'éloignait du feu mourrant. Quelques secondes plus tard, elle pu le voir ré apparaitre, un paquet sombre dans les bras. Il lui tendit la première couverture et garda la seconde pour lui même avant de se rassoir en tailleur.

- Cela ne se fait peut être pas et peut paraitre très cliché de "réchauffer" une damoiselle mais cependant je peux vous assurer qu'il ne s'agit pas la d'une mauvaise tentative de drague.

Il se tut laissant un silence amusé flotter entre eux deux. Il chassa un moustique, but une gorgée de thé pour lequel il signifia son apreciation d'un pouce pointé vers le haut puis entreprit de repondre au question de l'agronome.

-L'honneur d'une discution courtoise? J'avoue qu'une dague sous la gorge est une signe de courtoisie de ma part envers des ennemis potentiels. Mais je ne vois aucune raison de vous consdirer comme une ennemi...Etant donné que nous travaillons pour les meme personnes.

S'entendant dériver dans la conversation il reprit le fil des questions...et donc de ses réponses.

- Je suis certes soldat mais aussi humain...du moins...je crois Il sourit sur ces derniers mots et poursuivit, et quant à ce qui est d'être différent, il me semble être doté d'une plus grande sensibilité que la majorité de mes compères...Mais ils ont d'autres qualités que je ne possède.

Il fit mine de réfléchir

- A savoir? Je suis musicien, c'est peut être ça...

Cette discussion commençait à amuser la jeune femme, le militaire avait visiblement l'esprit agile et cela lui plaisait. Il était rare de pouvoir ainsi plaisanter à demi mot avec des hommes connus et recrutés pour la droiture de leur esprit. La plupart des soldats étaient plutôt de type "premier degré". Drapant d'un geste machinal la couverture sur ses épaules, elle lui rendit son sourire.

- Un musicien voyez-vous ça? Voilà qui n'est pas banal une fois encore, vous êtes décidément plein de surprise mon ami! Et quel est votre registre habituel?

La nuit tombait toujours d'un coup dans la jungle.
L'équipée avait à peine fini de manger que les ténèbres s'étaient emparés de la clairière, tout juste tenues en respect par le feu de bois qu'ils devraient entretenir à tour de rôle.

Lester était épuisé... Il avait l'impression de découvrir des parties inconnues de son corps tellement il s'était fait mal partout à force de s'égratigner, écorcher, couper, cogner etc en mettant (tant bien que mal) en pratique ses connaissances sur la survie.
Néanmoins il était heureux. Cette mise en pratique et la beauté sauvage de la jungle le stimulaient.

Bon C'est pas tout ça, mais il faut dormir maintenant. Autant être en forme demain.

Irina avait pris la première garde avec Ghost, le pilote mélomane. Lester avait beaucoup aimé son récital, et cela confirmait un peu ce qu il avait immaginé en le voyant débarquer dans la salle de briefing, en retard, un casque sur les oreilles et la tête dans la lune: Le soldat et lui avaient peut-être plus de points en commun qu'on ne l'aurait cru en comparant leurs C.V ou en les voyant marcher côte à côte.

Le clown sourit en le voyant discuter avec Irina, une tasse de thé à la main et le sourire aux lèvres...
...Peut-être bien oui, et peut-être plus encore.
Son sourire s'élargit encore, puis il glissa dans le sommeil.

- Plein de surprises? Je ne pense...Mais passons, registre? habituel? Existe il encore des registres de nos jours? Il me semble que la culture n'est pas la préoccupation première ces temps ci...Mais c'est comprehenssible. Le synthétiseur offre des milliers de possibilité, a peu de chose pret je peux faire toute l'instrumentalisation d'un album a moi tout seul...Mais pour eviter de me perde dans des explications sans fins...je dirais que je n'ai pas de registre vraiment precis.

Le jeune homme prit une grande goulée d'air, son court monologue lui avait laisser peu de loisir pour se fournir en oxygène. Il fit donc une pause estimant avoir répondant au moins en partie a la question de l'agronome. Leur discussion au coin du feu les avait apparement menés a être désignés pour le premier tour de garde.

Ceci s'expliquait par un ronflement sonore venant d'une tente des militaires et d'un Lester qui a son tour se préparait pour la nuit.

*Bon et bien...nous sommes de tour de garde donc...*
Il sortit son pistolet automatique et le posa a portée de main et planta ses deux dagues dans le sol. En cas d'attaque ou de menace il serait pret.
Apres reflexion prendre le premier tour de garde l'arrangeait...Surtout avec Irina comme collegue. Non pas qu'il voulu rester seul avec elle, mais que cette compagnie serait sans doute plus agréable que celle des autres soldats.

La nuit les avait maintenant totalement recouverts de son sombre linceul. Les bruits de la jungle ressortaient plus que jamais a travers le silence nocturne. Ghost ressera la couverture sur ses epaules et se resservit une tasse de thé chaud.

La nuit était cette fois bien tombée sur la jungle alentour et l’air se faisait plus froid. Irina retrouvait avec délice les odeurs et les bruits de la forêt et se plongeait avec délectation dans les sensations que cela faisait naître en elle. Femme d’extérieur, elle n'était pleinement épanouie que lorsqu’elle était sur le terrain, au grand air, entourée de la vie palpitante d’Esperanza. Se rapprochant légèrement du feu, elle tourna la tête afin de rabattre sa capuche dans son dos et de dégager sa vue et vit que les autres expéditionnaires avaient rejoint leurs tentes, les laissant Ghost et elle en charge du premier tour de garde. Une bonne chose, somme toute. La jeune femme avait toujours apprécié ce poste qui permettait aux désignés de passer une nuit complète sans interruption et les laissait plus reposés et alertes le lendemain. De plus, elle avait généralement du mal à trouver le sommeil avant une heure assez tardive, ses pensées tourbillonnant sans cesse et son esprit en pleine période d’activité frénétique lorsque le soir venait à tomber sur Esperanza. Sans compter donc qu’elle aurait de toute façon beaucoup de mal à trouver le sommeil à cette heure, elle commençait en outre à apprécier la compagnie de son étrange collègue. Elle le vit d’ailleurs qui préparait ses armes et vérifia d’un geste que les siennes étaient toujours en place et prêtes à un emploi d’urgence. Rassérénée, elle se resservit à son tour une tasse de thé brûlant qu’elle but machinalement à petites lampées. Le regard perdu dans les profondeurs des flammes, apaisée par leur danse envoûtante, elle lui répondit machinalement d’une voix douce, l’esprit ailleurs mais les sens en éveil.

- Je dois avouer que la musique m’est un monde assez étranger, je pensais pourtant que nombre de vos semblables aimaient à se réclamer de compositeurs anciens, à s’enorgueillir de leurs capacités à jouer des airs perdus depuis longtemps, aux difficultés avérées depuis des siècles. Mais vous êtes quant à vous un féru de musique nouvelle, si je comprends bien vos propos? Je dois avouer pour ma part que les instruments anciens, leurs sons purs, leurs courbes et leurs formes me laissent rêveuse… Après tout, nos ancêtres ont bâti des symphonies, des opéras, rêvé le monde sur ces morceaux de bois sans toute cette technologie que nous avons aujourd’hui… Tout cela me laisse admirative et rêveuse et lorsque j’entends le son d’un instrument traditionnel à vent ou à cordes, mon esprit s’envole vers un passé oublié... Mais bien sûr vous avez raison, nous n’avons plus guère de temps à consacrer à ses petits plaisirs futiles, de nos jours. Tout aujourd’hui est violence et danger. C’est un monde étrange dans lequel nous vivons, soldat…

Comme si la forêt alentour avait entendu ses paroles, un grand bruit déchira soudain l’air au loin, accompagné du cri strident des centaines d’oiseaux postés dans les arbres tout autour. L’esprit immédiatement en alerte et le regard acéré, Irina se releva d’un bond, renversant dans sa hâte le contenu de sa tasse qui vint former une petite flaque fumante à ses pieds. Elle sortit son arme si vite qu’elle l’eut dans les mains bien avant que sa couverture, qui lui glissait déjà des épaules, ne touche le sol.
Sa respiration était calme, sa posture assurée, à peine son cœur avait-il émis un battement de plus en protestation de ce soudain regain d’activité et de la poussée d’adrénaline qui s’en était suivie. Ecoutant attentivement la nuit épaise qui les entourait, cherchant à percer le noir d’encre qui les avait engloutis, l’agronome sollicitait tous ses sens pour tenter d'identifier l’origine de cette soudaine perturbation. Ce bruit ne lui disait rien et elle était incapable de l’identifier au jugé. Cela pouvait être n’importe quoi bien sûr, ce n’était sans doute rien qui vaille que l’on s’alarme, le craquement d’un arbre vieux comme le monde ou mille et une autres choses inoffensives. On n’était toutefois jamais trop prudent sur cette fichue planète. Elle scrutait l'obscurtité avec sérénité et détermination mais aucun mouvement suspect n’attirait son attention, le calme était semble-t-il déjà revenu. Sans se départir de sa concentration, le regard toujours vissé sur les arbres en lisière de la clairière, elle recula jusqu'à atteindre le niveau de Ghost afin de pouvoir lui parler assez bas et sans détourner les yeux de la zone suspecte.

- Mais bordel qu’est-ce que c’est que ça ? Vous avez entendu ça Ghost ?

Le calme n’était jamais qu’apparent sur leur petit caillou de planète, c’était ce qui rendait la vie si intéressante ici, ce qui lui mettait le cœur en émoi lorsqu’elle parlait de leur monde. Mais Irina n’oubliait jamais que malgré le charme de ces terres, le danger restait toujours tapi non loin, sous mille et une formes: griffes acérées, machoires d'acier, dards venimeux... Une seconde d’inattention ou de relâchement pouvait ici vous coûter la vie. Et il était hors de question de perdre une seule vie ce soir.

Le soldat s'appretait a répondre qu'il n'etait point uniquement tournée vers les musiques nouvelles, au contraire, et qu'a ce propos il s'avait aussi jouer du piano classique, dont certains airs très célèbres ainsi que du violon. Il allait expliquer que le synthétiseur était surtout pratique du fait qu'il pouvait reconstituer tout les instruments d'un orchestre symphonique sans prendre autant de place. Il allait...Mais c'est a ce moment qu'une saloperie de bestiole ou quelque chose de pas très discret décida de mettre en émoi toute la jungle alentour. Et notamment cette charmante agronome qui avait des réflexes de membre de forces spéciales...

Etant déja debout en mission d'alimentation du feu, Ghost n'eu pas a se levé en précipitation. Et pas non plus a renverser sa tasse. Se figeant un quart de seconde il posa délicatement la buche qu'il tenait a terre, puis d'un geste désinvolte s'attacha les cheveux en chignon sérré. On avait beau dire, ce n'était pas pour rien que la plupart des militaires avaient les cheveux courts.
Ceci fait...il marcha calmement jusqu'a ses armes, les sens en alertes. Le bruit était asse lointain pour qu'il puisse se le permettre. S'emparant de ses dagues il les passa a la ceinture et garda son pistolet automatique en main.

Lorsque Irina l'approcha pour lui poser une question pour le moins rethorique, il lui souffla un "oui" a l'oreille puis marcha a grande foulée vers la mechA. Non il n'était pas encore temps d'allumer les "phares", cela reveillerait tout le monde, cependant les senseurs et le radar pourraient sans doute se révéler utiles. Avec des gestes précis et méchanique révélant l'habitude, Ghost se hissa jusqu'au cockpit. De la il alluma la mechA en mode de veille. Nul lumière ne filtrait du cockpit et nul son non plus.
Le militaire vérifia les écrans de radars. Néanmoins peu utiles...ils repéraient des présences animales. Mais tout comme le balayage infra rouge ils étaient incapable de faire la différence entre animaux hostiles et innofencifs. Il fallait vraiment qu'ils augmente leur connaissance de la planète pour mettre les bases de données radar a jour. Il repéra cependant un animal au comportement assez étrange, pour tout dire...il se dirigeait vers la clairière. Aucune idée de sa taille, aucune idée de ses intentions...

Il redescendit en vitesse et transmis a Irina ce qu'il avait apprit.

- Je pense qu'éteindre le feu serait peut être de mise...On ne sait pas comment peuvent réagir certaines espèces par rapport a la lumière ou meme a son odeur...

Tout le temps que Ghost avait pris pour se préparer, marcher d'un pas assuré et désespérément calme vers sa MéchA et effectuer ses repérages, Irina n'avait pas bougé. la situation semblait apaisée mais rien ne restait éternellement calme et quelle que soit l'origine ce bruit, c'était sans doute gros et dans tous les cas peu rassurant. Mieux valait qu'au moins l'un des deux comparses garde un oeil rivé vers la forêt dense et noire.

Ghost vint à nouveau se poster près de la jeune femme et lui murmura le résultat de ses analyses à l'oreille. Un gros machin visiblement d'origine animale se dirigeaient vers eux. *Mouais, bon, t'as pas plus utile comme info l'ami? Tout ça pour ça, vraiment...*
Elle jeta un regard torve à son compagnon mais s'abstint de tout commentaire. *Et éteindre le feu? Vraiment? Ben voyons...*

La jeune femme réfléchissait. Il ne pouvait sans doute s'agir que de deux choses: un animal habitué des lieux et, de par la présence du Kyono, peu ou prou inoffensif si on évitait de le déranger, ou un prédateur en chasse sur un territoire inhabituel. Il serait peu avisé de tenter quoi que ce soit avant d'en avoir confirmation, de toute façon. Éteindre le feu permettrait sans doute, s'il s'agissait d'une bestiole sans grande hargne, d'évite de se faire prendre en grippe en modifiant ses habitudes. S'il s'agissait d'un prédateur, par contre... Enfin, il serait toujours temps d'allumer les phares de la MéchA dans ce cas...

Jetant un coup d'oeil en biais vers Ghost toujours posté non loin d'elle, elle lui fit un signe de tête et parti en direction de la MéchA.

- On va tenter ça, oui. Éteins le feu et rapprochons nous du véhicule, que l'on puisse allumer grand ses phares en cas de besoin. Et pitié, hâte-toi un peu pour changer!

Ghost amusé par l'impatience d'Irina simula une marche lente vers le feu pendant une ou deux seconde puis devant son expression scandalisée se pressa quelque peu. Feignant le toreador fasse a la bete avec une couverture il l'étendit finalement sur le feu pour l'étouffer. Heureusement le foyer était mourant et la rosée nocturne avait humidifié quelque peu la couverture, sans quoi la tache se serait révélée plus ardue. Un "Flouffff" sonore se fit entendre l'espace d'un instant, la couverture rejetant la molécule vitale au feu, l'oxygène.

Alors que Ghost s'en revenait vers Irina en trottinant, un bruit de bois brisé envahi la nuit, suivit comme précedemment par les cris des oiseaux, effrayés par un réveil aussi brutal. La "chose" se rapprochait. Le militaire cessa dès lors de faire l'idiot. On ne savait pas ni quel serait son comportement un fois que cette "chose" aurait debarqué dans la clairière. Cependant par experience militaire il savait que la situation exigeait non seulement des cerveaux en plus mais surtout des bras en plus. Et qui plus est , il doutait que Tachyon ou meme les deux autres soldats apprecient de se faire réveiller par une bestiole capable de briser des arbres. Apres tout, on est tous un peu grognon quand on a pas eu son thé ou son café le matin...ainsi que de bonnes tartines et des œufs au plat, avec un peu de bacon et...

Le contact glacé de Gethsemane sous sa main lui rappela que le petit dèj' c'etait pour dans au moins six heures. En moins d'une minute il fut installé dans le cockpit, a trituré divers boutons. Les radars confirmaient toujours l'approche de quelque chose et a la vitesse à laquelle cette "chose" ce déplaçait elle aurait déboulée dans le campement en moins de cinq minutes. Et les senseurs...*Mais ouiii les senseurs!* Bien qu'ils aient une portée limitée ils pourraient peut etre leur en apprendre un peu plus avant que la bestiole débarque. laçant un casque sur ses oreilles Ghost régla un senseur sonore, et balaya diverses fréquences... C'est alors qu'il entendit un souffle régulier. Concentrant son attention il réussit en entendre le bruit qu'il cherchait. Une sorte de galop. Non il ne s'agissait pas d'un cheval mais non seulement ce bruit confirmait qu'il écoutait bien la bonne bête mais qu'en plus cette dernière par rapport a sa supposée carrure se déplaçait fort silencieusement...et aisément. Sauf quand elle croisait un arbre de trop prêt.

L'instant d'après un pied méchanisé vint s'écrasé sur le feu.

Par le biais d'un communicateur le soldat transmis a Irina:

- Au moins on est sur qu'il est bien éteint...et désolé pour ta théière. Réveil ceux qui ne le sont pas déja.

Une courte pause puis la voix de Ghost fut a nouveau audible dans le communicateur de l'agronome.

- Bon et je confirme qu'il s'agit d'une bête, qui sera la dans 5 minutes au plus, qui se déplace aisément et assez discretement dans la jungle.

Le pilote mit son engin en place sans pour autant allumer les grands projecteurs.Il alluma cependant une petite lueur bleuté a l'intérieur de la patte gauche de la mechA pour qu'Irina et les autres puissent non seulement se repérer un peu mieux mais aussi pour qu'ils repèrent le bas de la mechA.

Les senseurs ne s'étaient en effet pas trompés, quelque chose arrivait dans leur direction ... C'était sans compter avec les sens aiguisés de Woolf qui dans l'obscurité de sa couche s'était déjà relevé et semblait humer l'air d'un air curieux et concentré. Le démarrage de la MechA. Unit. Achille et le fait qu'elle écrase le feu eut de quoi réveiller tout le reste du campement car malgré tout ce genre d'engin pesants plusieurs tonnes n'ont elles rien de très discret. Tachyon s'éveilla sans aucuns problèmes, sortant du sommeil comme si il n'y avait jamais totalement sombré. Biau quand à lui bailla un bon coup après s'être également relevé, mais son regard semblait ne pas changer de celui d'une brique, comme à son habitude.

Devant le mouvement de la machine de guerre et ses sonorités totalement nouvelles pour la faune, la forêt s'était tue. C'était comme si le silence était bientôt complété d'une chape de plomb. L'immensité des arbres et la totale obscurité, à grand peine percée par les voyants de la MechA., renforçaient à merveille cette impression d'être une proie prise dans un étau bien trop serré pour pouvoir ne serait-ce qu'espérer un simple espoir de survie. Oui, pour les personnes non habituées à ce genre de situation particulièrement angoissantes ... La situation avait de quoi paraître désespérée. Au sein du cockpit de l'armure de combat néanmoins tout semblait plus calme. Les senseurs étaient réellement devenus les yeux et les oreilles de l'expédition, tous du moins les plus performants.

Le premier mouvement de l'armure avait également fait cesser sa course à la créature aux sabots. Bientôt l'on entendit quelques pas hasardeux, comme si la créature était sous le coup d'une grande pointe de doute. Quand soudainement Ghost put entendre un grognement rauque et guttural, suivi du bruit de griffes s'accrochant sur l'écorce. Et bientôt il ne pouvait plus faire de toute, la créature s'approchait de leur direction ... Un rapide calcul de l'ordinateur de bord annonçait qu'elle le faisait à une vitesse de 115 km/h.

Au sol, personne ne savait encore réellement à quoi s'attendre ... Quel triste sort allaient-ils bien pouvoir subir ?

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